Les injonctions ministérielles et la proposition d’une « méthode modèle » (Lego je décode), qui se veut approuvée « scientifiquement » par la recherche sur les neurosciences, laissent supposer la fin de la bataille globale-syllabique. Mais c’est méconnaître la réalité d’un terrain miné par l’imprégnation des pratiques idéo-visuelles. L’obsession de la quête de « sens » perdure : la plupart des enseignants oppose encore « décodage » et « compréhension » et cette méthode prônée par le ministre apporte de l’eau à leur moulin en proposant la lecture de « pseudo-mots » comme si « lire » n’était pas comprendre le sens de ce qui est lu. On a reproché à la méthode « Lego » d’être un retour aux méthodes du début du vingtième siècle, mais ce n’est qu’une mauvaise copie de celles du dix-neuvième qui, elles, avaient déjà intégré la nécessité de ne pas dissocier écriture et lecture, déchiffrage et compréhension.
Muriel Strupiechonski, lors d’un colloque de l’AFPEAH, nous éclaire sur la réalité du terrain : Pourquoi vos enfants ont-ils des problèmes en lecture ?