Globale et syllabique

Par Michel Delord

Le 16 janvier dernier, à propos des déclarations ministérielles sur l’enseignement de la lecture, Roland Goigoux déclare dans le journal du SNUipp :

« Une telle ignorance du métier ne peut-être qu’un déni du métier. »

Roland Goigoux, professeur en sciences de l’éducation à l’université Clermont-Ferrand II.

À la question : Quelle analyse faites-vous de la campagne menée par Gilles de Robien ?, il répond : « Le mépris affiché à l’égard des enseignants est choquant. Un slogan exprime leur indignation : ‘La syllabique, c’est pas automatique ; parlez-en à votre instit !’ En effet quand une campagne de santé publique est lancée, sur les antibiotiques par exemple, le premier interlocuteur proposé aux français est le médecin généraliste. Quand il s’agit de lecture, le rôle de l’instituteur est minimisé, son action caricaturée, et on décide à sa place. »

L’analogie médicale a au moins le mérite de rappeler que l’un des piliers de l’école, l’apprentissage de la lecture, est malade. Ces toutes dernières années, face à une prise de conscience croissante des dégâts massifs produits par des réformes de plus en plus en plus contestées, une espèce de controverse s’est amplifiée et cristallisée opposant comme en un dialogue de sourds partisans de la globale et partisans de la syllabique. Toujours attentif, toujours à la pointe de la recherche, Roland Goigoux déclarait : « La guerre des méthodes est finie.». Elle ne faisait que commencer.

Pour aller plus loin : Lecture ou écriture-lecture

CP