APRÈS LES ÉVÉNEMENTS DE JANVIER

Une tête vide est plus facile à farcir de tout et n’importe quoi qu’une tête intelligemment remplie.

Après les événements dramatiques récemment survenus, le GRIP tient à rappeler que les discours sur la laïcité et sur la loi de 1905 à laquelle nous sommes attachés resteront lettre morte si l’on ne rétablit pas une école qui joue pleinement son rôle d’instruction, une école qui élève au sens large. Cette école a besoin de temps de classe, de programmes riches, cohérents et progressifs. Elle doit être le lieu de l’apprentissage de la rationalité, de la réflexion, du questionnement, de la nuance et non celui des déballages d’opinions et de l’immédiateté. Ses méthodes doivent ainsi demeurer rationnelles et n’ont pas à s’appuyer sur des rites, fussent-ils républicains. La part d’éducation morale, universelle, que nous pouvons y donner ne se transmet pas dans l’émotion, avec des bons sentiments, mais par un long travail d’instruction. Dans le contexte actuel, le GRIP estime capital de s’en tenir à la définition de l’Instruction Publique donnée par Ferdinand Buisson : « L’instruction primaire, telle que la définit la loi du 28 mars 1882, n’est plus cet enseignement rudimentaire de la lecture, de l’écriture et du calcul que la charité des classes privilégiées offrait aux classes déshéritées : c’est une instruction nationale embrassant l’ensemble des connaissances humaines, l’éducation tout entière, physique, morale et intellectuelle ; c’est la large base sur laquelle reposera désormais l’édifice tout entier de la culture humaine. Cette instruction nationale est obligatoire pour tous ; elle est donnée à tous aux frais de l’État, qui l’a érigée en service public et gratuit. »