Histoire par l’observation

Peut-on (encore) enseigner l’histoire par l’observation ?
Pierre JACOLINO, Professeur de français, Membre du GRIP

Si nous posons cette question, c’est que les principes pédagogiques qui régissent aujourd’hui l’enseignement de l’histoire n’incluent pas celui de l’observation. On peut même voir dans de nombreux ouvrages et articles, depuis les années 60, une critique de la possibilité même d’enseigner ainsi quelque matière que ce soit1.La pédagogie actuelle de l’histoire se fonde d’ailleurs sur des pratiques et des théories qui ont été élaborées à partir de cette époque: l’observation est censée être soumise à un questionnement préalable, de manière hypothético-déductive, «problématisée». Il ne faut donc pas croire,comme le font certains critiques «traditionnalistes», que l’appel à l’observation et l’induction soient des inventions pédagogiques«modernes». En effet, c’est le principe d’un enseignement par l’observation, autrement appelé «par l’aspect» ou «inductif», qui a longtemps dominé l’enseignement en général et l’enseignement de l’histoire en particulier. Il y a donc, d’une moitié du siècle à l’autre, contradiction entre deux paradigmes antagonistes. Mais le «encore» de ma question suppose qu’un tel enseignement a un jour été pratiqué. Il s’agit donc de savoir quand, de se demander si ce fut le cas dès que le principe même en a été proclamé, et s’il est de quelque utilité d’y revenir, ou de le réactualiser, voire d’en étendre le champ d’application avec des élèves du XXIe  siècle.

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