Désinformation

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L’académie de Nice propose un document pédagogique très pertinent sur le décodage des techniques de désinformation :

 techniques de désinformation

On nous y explique : La désinformation est un ensemble de techniques de communication visant à donner une fausse image de la réalité, dans le but de protéger des intérêts et d’influencer l’opinion publique. Elle est parfois employée dans le cadre des relations publiques et très souvent utilisée en politique lors de débats télévisés, dans les médias, de la part des Gouvernements ou de personnes mal intentionnées.

 

Suit un tableau de décryptage en trois points qui donne entre autres cet exemple :

FAUSSES PREUVES

Confusion / Pseudo-débat : Quel que soit le niveau de la polémique mais sans y faire référence, infirmer la thèse officielle par un bref communiqué sur une nouvelle étude favorable et rassurante. Ou encore, présenter la version de l’opposant en premier lieu puis démentir par une succession de nombreuses preuves issues de sources faisant apparemment autorité.

Autorité : S’associer à l’autorité (organismes internationaux etc.) et présenter ses arguments avec suffisamment de jargon, de détails techniques et de sources pour les crédibiliser.

Expertise : Créer (ou inventer) son propre groupe d’experts (et le financer directement ou indirectement).

Fabriquer de fausses preuves, par exemple sous la forme de prétendues études scientifiques au protocole particulièrement étudié faisant état de chiffres extrêmement précis et détaillés.

Créer des liens de causes à effets permettant de rejeter les coïncidences évoquées dans les thèses officielles (mettre en relation des chiffres, des noms, des plans…)

Omission : Omettre des preuves, des publications ou des témoignages contraires –> S’ils n’existent pas, ce ne sont pas des faits, et le sujet ne doit pas être couvert.

Énigme : Les énigmes n’ont pas de solution. Étant donné la multitude des paramètres, des intervenants et de leurs interactions, le sujet est bien trop complexe pour pouvoir être jamais résolu. Une technique couramment utilisée pour décourager ceux qui cherchent à suivre.

 

La DEPP (organisme qui permet d’affirmer que le niveau monte alors qu’il baisse et qu’il baisse quand le ministre a besoin de justifier la confiance en ses réformes) nous fournit un excellent exemple de ce type d’opération à propos du « Malaise enseignant ».

Mouvement « Pas de vagues », dépressions, démissions, suicides, hémorragie de candidats au concours … le malaise est criant et, même s’il ne date pas d’hier, comme le remarque Laurence De Cock dans une tribune parue dans Libération :

Il est grand temps de repolitiser le sujet, car aujourd’hui l’institution travaille contre ses agents et donne l’impression de ramer à contre-courant. Beaucoup chavirent, certains en meurent.

La longue histoire du malaise enseignant

 

Il fallait donc une « nouvelle étude favorable et rassurante » produite par un organisme conjuguant « autorité et expertise »

Voici donc une « enquête sur le climat scolaire » à chanter sur l’air de « tout va très bien Madame La marquise »

 Enquête sur le climat scolaire

« Étant donné la multitude des paramètres, des intervenants et de leurs interactions, le sujet est bien trop complexe pour pouvoir être jamais résolu. Une technique couramment utilisée pour décourager ceux qui cherchent à suivre. » nous prévient l’Académie de Nice.

Loys Bonod n’étant pas du genre à se décourager, il nous propose quelques pistes de décryptage :

Climat scolaire globalement positif

Au même moment nous apprenons que

La responsabilité de l’administration a été reconnue dans le suicide de Christine Renon.

Interrogé, le ministère de l’Éducation a affirmé à l’AFP qu’il s’agissait d’une « décision coutumière de l’administration dans ce genre de circonstances, car elle permet d’assurer une protection maximale aux ayant-droits ».

Le rapport d’une enquête administrative de l’inspection générale de l’Éducation nationale, lancée après le suicide, doit par ailleurs être publié dans les jours qui viennent.

Selon une source proche de l’enquête, il semblerait que ce rapport ne conclut « pas uniquement à la responsabilité de l’employeur » mais établisse « un faisceau de motifs » pour expliquer le suicide de Mme Renon.

Mardi, le ministère de l’Éducation doit aussi publier les résultats d’une consultation effectuée en novembre auprès de tous les directeurs et directrices d’école, pour établir un état  des lieux sur leurs conditions d’exercices et leurs besoins.

L’Education Nationale reconnaît sa responsabilite dans la mort de Christine Renon

Alors, nous attendons avec impatience l’enquête administrative de l’inspection générale, qui sera, sans nul doute, un modèle du genre.