Bien débuter

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En ces temps d’épidémies de « dys-… » multiples et variées, il est assez rafraîchissant de relire les conseils d’Henri Canac qui, en 1947, ne parlait pas encore de « dyscalculiques » mais de  » mal débutés » :

Dans de nombreux cours élémentaires, ou même cours moyens, on trouve souvent de grands benêts qui comptent sur leurs doigts (en cachette, lorsque M. l’inspecteur est là) ou qui, sommés de résoudre une simple opération, comme 8 + 5, se récitent intérieurement à eux-mêmes : « 8, 9, 10, 11, 12, 13 » en évoquant des doigts imaginaires.

Au vrai, avec ces élèves « mal débutés », comme on dit, il n’est qu’un moyen d’en sortir, qui est de leur faire apprendre par cœur les tables d’addition. Comme il a appris jadis la suite naturelle des nombres, le grand benêt de 8 ou 9 ans, si on l’assujettit tous les jours à répondre à des interrogations rapides sur la table d’addition (8 et 5 ? 4 et 3 ? 7 et 9 ?8 et 4 ?…) finira par proférer sans hésitation les groupes de mots : huit et cinq, treize ; quatre et trois, sept ; etc. et se libérera ainsi de la servitude des bûchettes, des barres ou des doigts.

Oui, mais ce sera passer d’une routine à une autre. Or, il y a beaucoup mieux à faire. L’étude des premiers nombres peut donner occasion à une formation admirable de valeur éducative dont la méthode, ébauchée d’abord par de bonnes institutrices, reprise ensuite par les auteurs de certains manuels récents, vient enfin d’être officiellement consacrée par les programmes et les instructions de 1945 … »

Nous partageons cette conviction de Canac : que ce soit en mathématiques ou dans le domaine de la langue, l’origine de nombreux troubles de l’apprentissage est liée à un « mauvais début ».

Les ouvrages que nous proposons pour la Maternelle et le CP devaient permettre d’atteindre cet objectif du « bien débuter », mais il manquait, pour l’écriture-lecture, un modèle de cahier d’écriture illustrant ce que peut être un apprentissage rigoureux de l’écriture cursive lié à une méthode d’écriture-lecture. Le domaine de l’écriture est trop souvent réservé aux grapho-thérapeutes qui développent d’intéressantes pistes de remédiation et de travail du geste mais ne prennent pas toujours en considération la progression de l’apprentissage du principe alphabétique.

C’est donc aujourd’hui une méthode « ébauchée d’abord par de bonnes institutrices de CP » que nous vous proposons, un cahier d’écriture : Muriel Strupiechonski, auteur de la méthode « Mon CP avec Papyrus », l’a créé avec la participation de Marina Girard, conceptrice des cahiers de la collection Papillon.