L’école malade de l’Éducation nationale

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Aude Denizot, secrétaire du GRIP, est professeur agrégé en droit privé à l’université du Mans et auteur du livre « Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? » (éd. Enrick B). 

Interview du 27 février 2025 – Epoch Times France    

« J’ai peu à peu constaté que le niveau de français se dégradait. Les fautes devenaient de plus en plus graves et de plus en plus nombreuses, les phrases ne voulaient plus rien dire, les mots n’avaient plus aucun sens, explique-t-elle. Chaque année, nous découvrons des erreurs de français qui, jusqu’à présent, n’avaient jamais été commises. »

Outre de sérieuses lacunes en orthographe, en conjugaison et en grammaire, Aude Denizot souligne que le vocabulaire des étudiants s’est aussi « considérablement appauvri », ce qui induit notamment des « problèmes de compréhension en lecture, avec des difficultés à mesurer ce que dit un texte pourtant assez simple » et des étudiants qui confondent des mots usuels.

« La baisse du niveau est extrêmement inquiétante puisqu’on arrive à un point où le langage écrit et oral ne permet plus de communiquer, pointe la professeure de droit. On a des enfants qui sont hors-sol. »

Des difficultés que l’on retrouve d’ailleurs dans toutes les disciplines, selon Aude Denizot.

« J’échange beaucoup avec une professeure en filière informatique. Elle est absolument effrayée par le niveau de mathématiques de ses étudiants qui sont incapables de faire le moindre calcul. Pour multiplier par dix ou diviser par dix, les étudiants prennent la calculatrice », explique-t-elle.

« Les professeurs d’histoire vous diront la même chose. Les étudiants mélangent un peu tout, ils ont une vision très caricaturale, ils connaissent quelques thématiques, mais il n’y a pas de connaissances historiques. […] certains étudiants pensent que le Chili est en Afrique, ils n’ont aucune connaissance du monde, de la planète en général. »

D’après Aude Denizot, la chute du niveau scolaire n’épargne personne : « Tout le monde est concerné, y compris les très bons élèves qui sont, certes, très bons aujourd’hui, mais qui sont moins bons que ne l’étaient les très bons élèves d’il y a dix, vingt ou trente ans. »

Si le constat de la baisse du niveau des élèves semble largement partagé, les classements TIMSS et PISA témoignant du décrochage de la France, l’Éducation nationale ne ferait rien pour régler problème, selon Aude Denizot.

« L’idée, c’est que la masse – tout le monde sauf les enfants des élites, bien sûr, qui arrivent à échapper à cela –, soit dans le même moule totalitaire, avec des idées toutes faites, une certaine idéologie, des cours d’histoire un peu orientés, mais surtout, je dirais, cette nullité. Les enfants ne savent ni écrire ni lire, ni compter, donc c’est vraiment l’empire de la bêtise et on veut imposer ça à tous pour qu’il y ait très peu de têtes qui dépassent. »

Thèmes abordés dans l’interview :

 Le niveau des élèves a-t-il vraiment baissé ces dernières années ?

Des étudiants incapables de maîtriser des règles apprises en CP ou en CE1

Un vocabulaire de plus en plus pauvre

Des livres réécrits et simplifiés pour que les écoliers puissent les comprendre

Des élèves qui ont besoin d’une calculatrice pour diviser ou multiplier par dix 

Quand des élèves pensent que le Chili est en Afrique

Aucun élève n’est épargné 21:32​ L’illusion de l’école privée 

Les écoles hors contrat, bêtes noires de l’Éducation nationale

Quand l’Éducation nationale impose la nullité générale

L’empire de la bêtise, sauf pour les élites

La France en pointe des inégalités scolaires 

Que valent le brevet et le baccalauréat ? 

Quelles conséquences pour les jeunes générations ?

La crise des vocations parmi les professeurs

L’impact du pédagogisme sur l’effondrement du niveau

Des jeunes plus malléables 

Élisabeth Borne à l’Éducation nationale 

Les programmes d’éducation à la sexualité sont-ils indispensables ? 

Les conséquences du développement du numérique sur les apprentissages

L’effondrement du système scolaire peut-il encore être évité ?

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